Si nous créons une encyclopédie 3D collaborative dédiée à l'horlogerie ancienne, pouvons-nous garantir la protection et la transmission du savoir ?
CHRONOSPEDIA est la première encyclopédie ouverte dédiée à l'horlogerie ancienne. Grâce à la contribution d'horlogers professionnels, de chercheurs et d'amateurs éclairés, CHRONOSPEDIA permettra de préserver de façon
pérenne l'art de l'horlogerie grâce à l'archivage digital de manuscrits, de livres anciens, de cours, de publications de sociétés savantes, de thèses, de photos, de films et d'enregistrements, le tout soutenu par la modélisation 3D et la réalité étendue (XR).
L'objectif de cette encyclopédie est de préserver le patrimoine horloger. Si rien n'est fait, dans 20 ans, nous parlerons de l'horlogerie ancienne au passé. Le savoir-faire des experts dans le domaine risque de disparaître avec eux et le manque de publications. Plus personne ne sera capable de restaurer les mouvements réalisés entre 1500 et le début du XXème siècle. Tout un patrimoine sera perdu.
Fils, petit-fils et arrière-petit-fils d'horlogers, le PDG de Chronospedia est le dernier maître horloger de France. C'est pourquoi il est essentiel de ne pas rompre la chaîne de transmission et de transformer les rares ressources papier qui existent en un support plus clair. Chronospedia a donc créé cette communauté ouverte afin de développer et de stocker des jumeaux virtuels pour les prochaines générations.
Aujourd'hui, les cours dispensés dans les écoles spécialisées sont très axés sur l'horlogerie, mais en réalité, les étudiants pratiquent peu l'art de l'horlogerie et la fabrication horlogère n'est abordée que d'un point de vue théorique. C'est donc toute une partie du savoir-faire horloger français qui risque de disparaître si aucune mesure n'est prise pour le préserver et le transmettre aux nouvelles générations.
Depuis près de 15 ans, François SIMON-FUSTIER, maître d'art en horlogerie distingué par le ministre français de la Culture, expérimente l'utilisation de la modélisation 3D avec SolidWorks. Son concept, baptisé CHRONOSVISION, a permis de tester trois types d'applications : la médiation culturelle pour les musées ou l'enseignement, la restauration via la reconstruction digitale des plans de pièces manquantes et les tutoriels d'intervention pour certaines montres d'exception. Telle est la raison d'être de CHRONOSPEDIA.
La préservation, l'accès et la transmission du savoir horloger ont connu une profonde transformation au cours des dernières décennies avec l'émergence des technologies digitales. À ce constat s'ajoutent les nombreuses institutions de recherche et d'enseignement supérieur qui souhaitent mettre leurs travaux au service d'un projet concret et ouvert.
Dans cette optique, CHRONOSPEDIA pourrait servir de pôle d'expérimentation pour différentes applications : création de bases de données interopérables et autonomes, archivage de modèles 3D avec liens cinétiques, méthodologie de recueil de diagnostics de pannes pour la maintenance, utilisation de la réalité virtuelle ou de la réalité augmentée pour les interventions techniques, intégration du son comme outil d'apprentissage d'un métier, etc.
Pour les étudiants en cours de formation, collaborer avec CHRONOSPEDIA leur permettra d'expérimenter l'horlogerie de manière pratique et concrète, et de travailler sur un projet ouvert qui contribue à la préservation du savoir-faire horloger.
La plate-forme 3DEXPERIENCE permettra également d'enrichir la base de données actuelle de leurs écoles en produisant du contenu avec leurs professeurs. De nombreux tests ont déjà été réalisés auprès d'étudiants en CAP, BAC pro, BTS, etc. Les résultats montrent qu'en adaptant la tâche au niveau de diplôme préparé, l'apprentissage est plus facile et la motivation des élèves bien supérieure à d'habitude. CHRONOSPEDIA permet par ailleurs au secteur de l'art et de l'artisanat d'entretenir des liens étroits avec le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche.
À ce jour, les différents groupes de travail de CHRONOSPEDIA comptent plus de 45 organisations. En 2020, l'idée de François SIMON-FUSTIER a d'abord séduit le Professeur Konstantin PROTASSOV de l'Université Grenoble Alpes qui apporte depuis son expérience dans la création de projets de recherche.
Naturellement, la bibliothèque universitaire (UG BAPSO) s'est aussi associée au projet via l'initiative nationale CollEX Persée du ministère français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Depuis, une quinzaine d'associations horlogères, de sociétés savantes et de musées français et suisses ont manifesté leur intérêt et permis de faire le lien avec le ministère de la Culture.
À l'heure actuelle, l'Institut de l'Information Scientifique et Technique (INIST) du CNRS travaille sur le développement d'une structure d'archivage et de communication des données collectées qui sont alimentées en continu par les contributions de l'enseignement.
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